ALUMNI : À la rencontre d'Audrey Gachet, Directrice Artistique et fondatrice du Studio Créateur
Quelle a été votre formation ?
J'ai obtenu un Bachelor en Design Graphique à l’École de Condé de Bordeaux en 2008. Ensuite, je me suis installée à Londres où j'ai suivi des cours du soir en illustration et Design Graphique. J’ai commencé par faire des petits boulots en tant que baby-sitter et serveuse car je souhaitais perfectionner mon anglais. Quand je me suis sentie à l’aise avec la langue, j’ai recherché un emploi dans mon domaine.
Pouvez-vous nous partager votre expérience professionnelle à Londres ? Comment avez-vous trouvé cette opportunité ?
Un poste de graphiste s'est libéré dans une agence de communication, Syncoms UK. J'ai géré de nombreux projets avec des délais serrés et j'ai travaillé sur diverses missions, de la mise en page aux supports imprimés et numériques… La maîtrise de l'anglais n'a pas posé de problème, j'avais fait d'importants progrès et Londres est une ville cosmopolite, il est toujours possible de se faire comprendre. Cette expérience a duré deux ans.
En 2013, vous vous êtes installée à Sydney, en Australie. Comment s’est déroulée votre expérience dans ce pays ?
Il y a énormément d’opportunités dans le domaine du graphisme à Sydney. J’ai trouvé rapidement du travail, environ 15 jours après mon arrivée. J’ai été embauchée dans un studio de design, Brand Trade Services Pty Ltd, en tant que « Product Developper and Creative Designer ». Je créais des produits de décoration intérieure pour des marques australiennes et internationales. L'équipe comptait une dizaine d’employés et nous travaillions sur tous les aspects de la création. Nous collaborions avec des usines en Chine pour suivre la production. Je concevais les concepts et j'étais également amenée à créer des illustrations ainsi que des motifs pour textiles et céramiques. Je répondais aussi à des besoins en matière d'identité visuelle et de packaging pour les nouvelles collections. Par la suite, j'ai rejoint Kas, une marque de linge de maison. J’étais chargée du développement du site internet et de contenu pour les réseaux sociaux, de l'organisation et du stylisme pour la mise en avant des produits, ainsi que de la préparation des décors pour les shootings photos.
Vous vous êtes ensuite mise à votre compte. Comment se sont passés vos débuts dans l’entrepreneuriat ?
Au cours de mon expérience chez Kas, j'ai aspiré à plus de liberté et à la gestion autonome de mon emploi du temps. Brand Trade Services Pty Ltd me confiait déjà des projets, rendant la conciliation du travail en freelance et de mon poste à temps plein difficile. J'ai donc pris la décision de quitter mon emploi et de me lancer en tant qu'indépendante. J'ai également continué à collaborer avec Kas, en tant que freelance.
À cette époque, vous avez également créer votre propre marque ?
En 2018, j'ai fondé ma marque et lancé ma première collection d'articles pour la maison et d'accessoires de mode, disponibles à la vente en ligne et dans différentes boutiques à travers l'Australie. Inspirée en grande partie par la nature, ma gamme inclut des objets de décoration tels que coussins, pochettes, affiches et illustrations. J'ai commercialisé ces articles en ligne et participé à des salons pour les promouvoir. On pouvait trouver mes produits dans des magasins de décoration et en collaboration avec des designers locaux.
Quels défis avez-vous dû surmonter ?
Créer sa propre marque est en soi un défi ; on jongle constamment avec de multiples missions, comme la vente, le marketing, la conception d’un site web, la coordination de la production, etc. Par ailleurs, j'ai dû apprendre de manière pratique et autodidacte l’aspect commercial. Se faire connaître n’était pas chose aisée, j’ai consacré beaucoup d'efforts à ma présence sur les réseaux sociaux, tout en veillant à ne pas négliger les moments créatifs au profit de la commercialisation. Trouver un équilibre entre les deux a été une expérience enrichissante.
Pour découvrir ses créations : https://audreygachet.com/
Avez-vous ressenti une différence de culture créative entre la France et l’Australie ?
Dans la décoration d'intérieur, par exemple, les préférences pour les couleurs et les motifs imprimés diffèrent nettement. Il est nécessaire de s'adapter non seulement au marché mais aussi à une clientèle ciblée qui a ses propres attentes et goûts.
Vous êtes désormais de retour en France, toujours à votre compte. Vous avez nommé votre entreprise « Le Studio Créateur ». Comment s’est passé votre retour en France ?
Je suis retournée vivre en France, à Bordeaux, en 2020, en pleine pandémie de COVID-19. Après 11 ans à l'étranger, j'avais le désir de me rapprocher de ma famille. J'ai envisagé de rejoindre une entreprise mais, finalement, une agence m'a sollicitée pour des missions en freelance. Être à mon compte me permet de m'engager dans une grande variété de projets et de collaborer avec d'autres professionnels. Mon travail est diversifié : je m'occupe de branding, de shootings photo, de stylisme, de conception de sites internet et de mise en page.
Quelles compétences acquises à l’École de Condé vous semblent les plus utiles dans votre vie professionnelle ?
Les compétences les plus précieuses acquises à l’École de Condé résident dans l'approfondissement du processus d’analyse et de création. À l'époque où j'y étais, le digital n’avait pas encore la place prépondérante qu'il occupe aujourd'hui. Nous nous adonnions à de nombreuses expérimentations manuelles, testant différents médiums pour enrichir nos créations. L'école nous incitait à l'expérimentation, non seulement pour donner du sens et de la singularité à nos idées, mais aussi pour nous aider à trouver notre propre voie en tant que designer, à affiner notre style et notre identité graphique. L'atmosphère familiale de l'école m'a également permis de tisser des liens d'amitié durables.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de l’École de Condé qui aspirent à travailler à l’étranger ?
N’hésitez pas à franchir le pas : l’expérience internationale est incroyablement enrichissante, tant sur le plan personnel que professionnel. Travailler à l’étranger ouvre de nombreuses portes et offre l’opportunité de collaborer avec des entreprises du monde entier.
Enfin, quelle vision avez-vous du rôle d’un Designer aujourd’hui ?
À mon avis, il est essentiel pour un Designer d’être polyvalent et d’avoir une approche multifacette, combinant diverses compétences. Cela est nécessaire pour créer des designs qui non seulement racontent une histoire mais sont aussi conçus pour durer.
✨ Un grand MERCI Audrey pour ce témoignage inspirant ! ✨
Pour découvrir Le Studio Créateur, c’est par ici : https://www.lestudiocreateur.com/
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