ALUMNI : À la rencontre de Hina Hundt - Illustratrice

1. Peux-tu nous parler de ton parcours étudiant ?

J’ai suivi un « BTS MUC Action commerciale » puis j’ai souhaité intégrer un aspect créatif à mon parcours et c’est ainsi que j’ai rejoint l’école de Condé Toulouse en 2008 pour suivre une formation de Designer - Concepteur graphique. Cette formation m’a permis d’acquérir les fondamentaux du dessin et d’apprendre le métier de graphiste, en explorant ses diverses facettes et spécificités.

2. Comment as-tu débuté dans le monde professionnel ?

Dans un premier temps, j'étais maquettiste aux Éditions Gallimard. Puis j’ai évolué en tant que graphiste à l’Université Paris Descartes où j’ai pu développer mes compétences en communication visuelle. Après une période au Canada où je vendais des espaces publicitaires dans un magazine, je suis retournée vivre à Paris en exerçant le métier de graphiste au sein d’un groupe automobile pendant plus de 6 ans. Je me suis mise à mon compte pour continuer à développer mon appétence pour l’illustration, en parallèle du graphisme.

3. Tu as souhaité te tourner vers l'illustration en parallèle de ton métier de graphiste. Qu'est-ce qui t'attire dans ce domaine ?

La possibilité de raconter des histoires visuellement m'a toujours fascinée. Au départ, j’avais peu d’expérience en dessin et en illustration, ce qui m’a fait hésiter à m’engager dans cette voie. Mais force est de constater qu’il y a toujours un chemin possible. L’illustration est à mon sens un excellent moyen d’expression pour véhiculer des histoires et des représentations fortes.

4. Comment as-tu développé ton style graphique ?

Ça m'a pris des années pour trouver et développer mon style. D'abord influencée par l’illustratrice Margaux Motin, elle m’a séduite à la fois par son style artistique, ses récits sans filtres et son auto-dérision. Je m’amusais à illustrer les frasques de la vie quotidienne, en dédramatisant les petits tracas, ce qui m’a permis de m’éloigner de l’aspect académique et d’améliorer mon trait d’illustration. Ainsi je dessinais principalement par passion tandis que mon travail de graphiste m’assurait une stabilité professionnelle.

5. Quel a été ton premier client ?

C’est au Canada que j’ai connu ma première collaboration en tant qu’illustratrice et mes premières publications dans un magazine.

En 2012, j’ai franchi un nouveau cap en réalisant ma première exposition, orchestrée lors d’un évènement underground organisé par Abraham Diallo (alias Tismé). Il m’a fait confiance en me laissant une totale liberté artistique, ce qui m’a encouragé à repousser mes limites et à m’affranchir des contraintes narratives. À partir de ce moment, j’ai commencé à recevoir des commandes, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans ma carrière.

6. Quelles sont tes influences artistiques ?

Si je devais citer quelques noms, j’évoquerais volontiers Amy Sherald, Kehinde Wiley, Harmonia Rosales, Jean Dubuffet, Dr. Esther Mahlangu, Amanda Phingbodhipakkiya…

7. Comment décrirais-tu ton style graphique aujourd'hui ?

Je me spécialise plutôt dans la création de personnages. J’aime utiliser des couleurs vives, vibrantes et des compositions audacieuses pour donner naissance à des visuels expressifs.

8. Quels sont les sujets qui t'inspirent plus particulièrement ?

Mon travail s’articule autour des thématiques de l’inclusivité, de la représentation et du sentiment d’appartenance, des sujets qui m’animent profondément. J’aime travailler sur des projets qui sensibilisent positivement les gens, en partageant des histoires sur la société et la culture; le tout en y intégrant une dose généreuse de douceur, de joie et de communauté pour livrer une histoire visuelle qui rassemble les individus.

9. Tu participes également à des expositions. Peux-tu nous parler de cet aspect-là de ta vie artistique ?

Quand j’expose, mon approche de l’illustration prend une dimension plus artistique. Je crée des œuvres à partir de thèmes personnels, ce qui me permet d’affiner mon style. J’apprécie la liberté de choisir mes propres sujets et de les explorer en profondeur. Cela requiert à la fois une Direction Artistique mais aussi le développement de la communication autour de l’exposition. Il faut trouver un concept pour embarquer les gens, tout en racontant une histoire.

Ma plus récente exposition a eu lieu en octobre. Il s’agissait d’une fresque murale que j’ai conçue et réalisée sur place pour accompagner mon exposition solo intitulée « Derrière les Nuages » à la galerie That’s What X Said à Bruxelles.

10. Enfin, quels conseils donnerais-tu aux étudiants qui souhaitent travailler dans le monde de l'illustration ?

Je recommanderais aux étudiant·es qui aspirent à une carrière en illustration de toujours conserver un espace dédié à leur travail personnel, qu’iels choisissent ou non de le présenter lors d’expositions. Cela permet de continuer à aiguiser son œil artistique, ses propres goûts et idées, tout en développant son unicité.

En somme, ma passion réside dans la création d’histoires qui tissent des liens. J’aime créer des personnages individuels, car c’est à travers notre singularité que nous parvenons à nous connecter aux autres. J’aime aussi illustrer des groupes pour raconter une histoire différente, mettant en avant la richesse des nuances au sein du collectif au sens large.

✨ Un grand MERCI Hina ! Nous te souhaitons beaucoup de succès ! ✨

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