Quelle a été votre formation ?
J’ai d’abord suivi un Bachelor en Design Graphique à Condé Nancy. Une fois mon diplôme obtenu en 2019, j’ai préféré poursuivre mes études. Je souhaitais me donner le temps nécessaire pour me préparer pleinement à mon entrée dans le monde professionnel. J’ai donc continué mon cursus avec un Mastère Direction artistique en Design graphique, de 2019 à 2021. Cette formation m’a permis d’explorer pleinement ma créativité et d’affirmer davantage ma singularité en tant que directrice artistique.
Pouvez-vous nous parler de votre première expérience en tant que Designer Graphique au sein du Studio Blomst ?
Ma première expérience s’est déroulée au sein du Studio Blomst, un studio graphique situé au Luxembourg. J’y ai exercé en tant que designer graphique pendant six mois. Mon travail se concentrait principalement sur le design éditorial et la conception d’identités visuelles. Ça a été une expérience très formatrice.
En Juillet 2022, vous vous lancez en tant que freelance, qu’est-ce qui a motivé votre choix ?
L’idée de devenir freelance a toujours été une aspiration, notamment pendant mes années d’études. Mais il était important pour moi de commencer mon parcours professionnel en étant supervisée, au sein d’une équipe. C’est durant l’été 2022 que je me suis sentie prête à sauter le pas de l’entrepreneuriat, encouragée par mon entourage. La période m’était favorable pour concrétiser ce projet, tant sur le plan personnel que professionnel.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience en tant que DA au sein de l’agence steez ?
steez est une agence de communication créative située en plein cœur de Metz, mais c’est avant tout une aventure humaine. Ce projet d’agence, il a été imaginé entre amis, lors de nos études à Condé. Nous n’avions pas une vision bien précise dès le début, mais plutôt une motivation à associer nos forces dans le futur. Nous avons finalement concrétisé ce joli projet en octobre 2022, date à laquelle les portes de notre agence se sont ouvertes. Nous sommes donc un collectif de quatre créatifs : Paul Adam, ancien élève de Condé et diplômé du Mastère Direction artistique ; Lucas Faure, lui aussi issu de Condé, formé en design d’espace et spécialisé en retail ; Yanis Meddour, photographe rencontré par Paul à l’Université ; et moi-même.
Notre local est situé dans l’hyper-centre de Metz, c’est un atout précieux. Les périodes répétées de confinement et de visioconférence nous ont motivés à retrouver une proximité avec nos clients. Avoir une adresse physique les rassure et leur permet d’échanger avec nous de vive voix. Nous y travaillons quotidiennement, ce qui favorise une belle synergie au sein de l’équipe.
Qu’avez-vous appris depuis que vous faites partie de cette aventure entrepreneuriale au sein de steez ?
L’entrepreneuriat m’a appris à avancer pas à pas. Gagner la confiance d’un client demande du temps et de l’engagement. C’est un métier de passion, mais aussi très intense émotionnellement. Créer, c’est offrir une partie de soi dans chaque projet, mais en tant que designer, il faut toujours garder à l’esprit que notre rôle est avant tout de répondre aux besoins du client. Il est essentiel de ne pas tout prendre personnellement.
Cette aventure, c’est aussi une vraie force : travailler avec ses amis permet d’être pleinement honnêtes les uns avec les autres, tout en restant terre à terre. Cela nécessite néanmoins de savoir faire la distinction entre le professionnel et l’amical dans certains cas, mais c’est un équilibre qui renforce notre collaboration.
Quelles sont vos missions au quotidien ? Sur quelle typologie de projets et de clients travaillez-vous ?
Nous travaillons sur une large diversité de projets, principalement dans le domaine de la communication pour le milieu culturel. Par exemple, nous collaborons avec des festivals de musiques, des artistes issus du théâtre ou de la danse, mais aussi des commerçants à quelques rues de notre studio, comme des salons de coiffure. Nous avons à cœur d’accompagner les petits et grands projets de Metz et de ses environs. Nos réalisations couvrent aussi bien la création de supports imprimés que digitaux, selon les besoins de nos clients.
Paul, Lucas et moi avons également une activité dans le domaine éducatif. Ils interviennent en tant que professeurs pour Condé Nancy, tandis que je prends part ponctuellement au jury d’examens des étudiants en Design graphique. Ces expériences transversales nous permettent de partager notre expertise en interagissant avec la nouvelle génération de créatifs.
Comment définiriez-vous votre style illustratif ?
Je dirais qu’il se caractérise par une esthétique enfantine, où la couleur joue un rôle central. Mon travail s’inspire avant tout des scènes familières du quotidien. Je représente souvent des petits personnages qui évoluent dans la vie de tous les jours. J’aime privilégier la simplicité et la tendresse, tout en gardant une note plus « rebelle », par moments.
L’une des premières illustratrices à avoir eu une influence sur mon travail est la Londonienne Hattie Stewart. Son univers coloré et pop me fascine, notamment par la manière dont elle l’intègre au design éditorial. Elle se décrit elle-même comme une « gribouilleuse professionnelle », j’aime cette énergie.
Quelles compétences acquises à Condé Nancy vous semblent les plus utiles dans votre vie professionnelle ?
À Condé, mes camarades et moi avons toujours été encouragés à explorer différents supports créatifs, à travailler avec nos mains et à expérimenter avec la matière. On nous incitait aussi à puiser notre inspiration dans le réel en sortant des écrans pour alimenter notre créativité à partir de notre environnement. Cette approche, axée sur l’expérimentation et le tangible, a été une véritable richesse durant mes études. C’est un savoir-faire précieux qui me sert beaucoup dans mon travail quotidien et qu’il est essentiel de cultiver.
En Mastère, nous avons appris à collaborer en équipe sur des projets concrets avec de vrais clients, ayant des besoins bien définis. Ces expériences ont permis à chacun de développer des compétences en coordination et d’appréhender les réalités du métier, ce qui fait gagner en maturité. C’est d’ailleurs à travers ces projets de groupe que Paul et moi avons découvert une belle synergie dans le travail. C’est cette complicité professionnelle, associée à notre envie de travailler aux côtés de Lucas et Yanis, qui est à la base de notre collaboration aujourd’hui chez steez.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de Condé qui vont bientôt se confronter au monde du travail ?
Je leur dirai qu’il ne faut pas avoir peur ! Le monde du travail marque le début d’un nouveau cycle, il faut l’appréhender avec enthousiasme. Pour préparer au mieux cette nouvelle étape, je leur conseillerais de commencer à réfléchir à leur future insertion professionnelle le plus tôt possible. Il faut d’abord se questionner : souhaite-t-on travailler en tant que salarié ou freelance ? Dans une grande agence ou un petit studio ? Ici ou à l’étranger ? Y réfléchir régulièrement permet d’échanger sur le sujet avec son entourage, ses professeurs ou d’anciens élèves pour obtenir de précieux conseils et anticiper les démarches.
De manière plus concrète, je leur conseillerai de préparer au mieux les outils nécessaires à une future recherche d’emploi. Par exemple, ils peuvent dresser une liste des agences ou structures qui les attirent, et travailler leur CV et portfolio de manière à les adapter au domaine visé. L’essentiel est d’intégrer cette réflexion petit à petit dans son quotidien pour poser les bases de son projet professionnel. En travaillant sur ces aspects en amont, on se sent plus serein au moment d’entrer dans le monde du travail.
Un GRAND Merci Cécilia pour ce témoignage inspirant !
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