6 alumni de la section Illustration mises à l’honneur par Le chocolat des Français

A l’occasion des fêtes de Pâques, le chocolat des Français, célèbre marque de chocolat de fabrication française, a demandé à 100 artistes de personnaliser un œuf. Parmi eux, 6 alumni de l’école de condé ….

La marque Le chocolat des Français propose, depuis 2014, des boîtes et tablettes de chocolat bio fabriquées en France par des artisans-chocolatiers. En plus de valoriser ce savoir-faire local, cette marque a aussi pour particularité ses packagings colorés réalisés par des artistes illustrateurs et graphistes.

Les fêtes de Pâques ont été l’occasion de renouveler cette créativité hors du commun et de demander à 100 artistes issus du monde de la mode, décoration, design, joaillerie ou encore cinéma de réinterpréter à leur façon l’œuf de Fabergé. Camille de Cussac, Camille Devallois, Elena Baudier-Melon, Manon Stotnicki, Marion Chapuis et Roxane Campoy, 6 alumni de la section Illustration du campus de Paris de l’école de condé ont ainsi été amenées à décorer un œuf en bois de 18 centimètres, rempli de petits œufs en chocolat, noir et au lait. A leurs côtés, d'autres artistes bien connus du grand public comme Charlotte le Bon, actrice, réalisatrice , Sarah Poniatowski, architecte d’intérieur, Julien Colombier, peintre ou encore Mathilde Cabanas, directrice artistique et à l'origine de sa marque éponyme. 

Cette opération spéciale baptisée ‘100 œufs 100 artistes’ prendra la forme d’une exposition du 29 mars au 2 avril à la Galerie Alberta Pane, 47 rue de Montmorency, dans le 3^e arrondissement de Paris. Les œufs seront vendus 100 euros chacun et l’intégralité des bénéfices sera reversée à l’association Arc-en-Ciel, une association qui réalise les rêves d’enfants malades, atteints de cancer, myopathie, mucoviscidose, maladie orpheline.

Paul-Henri Masson, un des fondateurs du chocolat des Français, nous en dit plus sur l'engagement de la marque pour mettre en valeur l’illustration. 

Sur tous vos produits, coffrets, tablettes de chocolat, vous mettez en valeur l’illustration. Comment choisissez-vous les artistes qui travaillent avec vous ? 

C’est vraiment au coup de cœur. Au départ, nous avons une passion pour la couleur, les couleurs fluos, saturées, pop, colorées, hyper gaies. A partir de là, on fonctionne au coup de cœur, on cherche des artistes qui nous parlent, qui matchent avec notre univers. On aime aussi travailler avec des artistes qui émergent car ça peut les aider au développement de leur book et on est super content de les voir ensuite réaliser de beaux projets. 

Après une année préparatoire à Ateliers de Sèvres, j’ai fait des études en école d’art à Bruxelles, j’étais en communication visuelle. En sortant de l’école, j’ai travaillé dans une agence de publicité et j’ai fait le constat qu’à chaque fois que j’essayais de faire passer des projets avec de l’illustration auprès des clients, ça ne passait pas car ils ne voulaient que de la photo, alors que chez les anglo-saxons, la culture graphique est ultra forte. J’étais vraiment frustré de ça, et c’est aussi ce qui nous a poussés à lancer la marque avec Matthieu Escande (que j’ai connu en école d’art) et Vincent Muraire (qui, lui, a fait Sciences Po) car il y a des milliers d’illustrateurs français avec un talent immense qui, pourtant, ne travaillent pas beaucoup pour des marques. Il nous semblait vraiment important de les mettre en avant.

Quelles étaient les contraintes imposées aux artistes pour réaliser leur œuf ? 

Le brief de départ était juste le mot 'Couleurs'. Nous voulions que les artistes soient super libres. Si on prend Camille de Cussac par exemple, elle a fait une série de têtes de personnages sur tout le tour de l’œuf avec sa gamme de couleurs très spécifique et le travail est vraiment magnifique. Pour nous, le brief repose avant tout sur le talent des 100 artistes qu’on a choisis, qui sont illustrateurs, designers, stylistes, architectes d’intérieur, ou encore issus de la joaillerie fantaisie. Des profils hyper variés, qui donnent une dimension encore plus artistique à ce projet.

Zoom sur Manon Stotnicki, diplômée de la Section Illustration de l’école de condé en 2018, qui a participé à cette opération ‘100 œufs 100 artistes’. 

Comment as-tu été amenée à collaborer avec Le chocolat des Français ? 

J’avais déjà commencé à travailler avec Le chocolat des Français quand j’étais encore étudiante à l’école de condé. J’avais alors fait une candidature spontanée en envoyant mon book et avec une autre élève de l’école, Camille de Cussac, nous avions pu illustrer en 2018 une édition spéciale de coffrets de chocolat spécialement dédiée à l’époque à Nature et Découvertes. Ils ont refait appel à moi car ils avaient envie que nous retravaillions ensemble et j’ai accepté évidemment.

Comment as-tu créé ton œuf ? 

Le chocolat des Français nous a envoyé un carton avec deux œufs en bois, dont un pour faire des essais avant de réaliser notre œuf pour la vente. Les œufs ont été taillés sur mesure en bois pour l’événement. Le thème de nos réalisations devait être la couleur et ne pas avoir de rapport avec Pâques ou les œufs en chocolat. J’ai eu envie de créer quelque chose d’onirique, de faire un motif, une sorte de pattern, je me suis inspirée d’une des illustrations que j’avais pu faire avant. On nous avait dit d’utiliser des techniques qui peuvent tenir dans le temps car les œufs allaient être manipulés. Le fusain par exemple n’était pas possible, j’ai donc fait des test peinture avec mes Posca, je savais que c’était une valeur sure et que ça allait tenir. Le défi était le rendu sur le bois, il a fallu appréhender cette matière. Ce que j’ai adoré, c’est d’ailleurs justement ce support, de pouvoir illustrer un objet alors que, normalement, je travaille sur du papier.

Pourquoi avoir accepté de participer à cette opération ? 

J’ai trouvé ça génial comme idée ! Pouvoir rencontrer 100 artistes qui ont fait la même chose que moi, créer sur cet œuf, et participer au bénéfice d’une association, ça m’a plu ! Ce n’était pas juste un concept marketing, mais un projet pour la bonne cause.

Peux-tu nous présenter ton travail ? 

Je suis illustratrice et, là, je me lance aussi dans le tatouage. Je travaille notamment pour la presse (So Press, So film par exemple). Je travaille aussi en binôme avec une autre illustratrice qui s’appelle Ludivine Proisy, notre duo s’appelle Francis et Marcel. On travaille par exemple pour le monde de la musique sur des pochettes d’album vinyle. Mes supports en temps normal sont plutôt le papier avec des illustrations réalisées à la main et sur tablette.  Mon univers tourne beaucoup autour de la couleur, je m’inspire de tableaux de la Renaissance que je réinterprète et, avec Francis et Marcel, je fais beaucoup de portrait d’animaux aussi. J’aime bien le kitch, l’association de couleurs très vives, le rose avec le jaune, le vert, l’esprit mexicain.

Qu’est-ce que l’école de condé t’a apporté dans ton travail d’illustratrice ? 

J’ai fait tout mon parcours à l’école de condé, de la mise à niveau jusqu’au Mastère dont je suis sortie diplômée en 2018. La formation à l’école était très poussée sur la recherche d’un univers graphique, de notre style. Cela nous a permis d’avoir notre univers graphique propre et non de reproduire des univers qui étaient à la mode. En plus de cet univers personnel, ça m’a aussi permis de découvrir et maîtriser toutes les techniques que j’utilise aujourd’hui.

Pour découvrir le travail de Manon Stotnicki, c’est par ici.

Pour découvrir Le chocolat des Français, par là.