Quelle a été votre formation ?
J’ai d’abord suivi l’année préparatoire de Penninghen, puis j’ai obtenu ma Licence à l’Académie Charpentier. Ensuite, j’ai intégré le Mastère Direction artistique en design graphique à Condé Paris, dont j’ai été diplômée en 2015.
C’est grâce à Condé que j’ai décroché mon premier poste : l’école organisait un "job dating" permettant de faire le lien entre étudiants et professionnels. C’est ainsi que j’ai obtenu un stage de trois mois chez Dragon Rouge. J’ai été mise dans une équipe qui travaillait sur un appel d’offres pour Bouygues Immobilier. L’appel d’offres remporté, l’agence m’a proposé un CDI sur ce projet, et j’y suis restée un an et demi.
Puis, vous avez intégré l’agence Silenzio en tant que graphiste. Comment s’est déroulée cette expérience ?
J’ai vu passer une offre de graphiste en CDD chez Silenzio. Je rêvais de travailler dans le milieu du cinéma, alors j’ai sauté sur l’occasion. Je m’occupais de toute la communication autour des films à leur sortie en salles. Le rythme était soutenu, mais les projets étaient passionnants, toujours différents. Travailler sur l’ensemble d’un plan média, proposer des concepts d’affiches pour des films français, imaginer la déclinaison des supports pour la presse, les partenaires et les cinémas : c’était extrêmement stimulant.
Vous avez ensuite été recrutée en tant que DA chez Orange, au sein de la Content Factory. Qu’avez-vous pensé de cette expérience côté annonceur ?
J’ai adoré travailler chez Orange au sein de la Content Factory. Il s’agissait de prendre en charge la communication interne et externe, avec pour mission de valoriser la marque employeur. Les sujets étaient variés : événements internes, forums comme VivaTech, partenariats sportifs comme Roland-Garros, ou encore le lancement de séries pour OCS. Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est la richesse des projets, la confiance accordée aux idées créatives et une excellente ambiance d’équipe.
En février 2018, vous vous êtes lancée en tant que freelance, qu’est-ce qui a motivé votre choix ?
Une fois que j’avais acquis suffisamment d’expérience, je me suis sentie plus légitime pour me lancer en freelance. J’avais développé plusieurs casquettes et je n’avais pas envie d’en choisir une seule.
J’aime travailler sur l’image de marque, intervenir sur des missions ponctuelles dans le milieu du cinéma, ou encore collaborer sur des projets pour des marques de luxe, telles que Cartier.
Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est la diversité des projets, la liberté de choisir mes collaborations et la richesse humaine des rencontres. Je travaille principalement avec des personnes rencontrées au fil de mon parcours. Il y a une vraie relation de confiance, presque organique, dans ces collaborations.
Y a-t-il eu un moment de doute ou de remise en question dans votre parcours, et comment l’avez-vous surmonté ?
Au début de mon activité freelance, je tâtonnais. Je n’osais pas dire non. J’acceptais trop de projets par peur du vide, de l’instabilité, de l’absence de sécurité financière. Avec le temps, j’ai appris à accueillir les périodes plus calmes, à les valoriser : pour repenser mon portfolio, me former, organiser ma comptabilité ou développer des projets personnels.
Il faut aussi trouver les bons outils pour travailler sereinement, que ce soit les outils créatifs ou non. Par exemple, l’application de comptabilité Freebe m’aide beaucoup au quotidien.
En freelance, on peut parfois se sentir seul, avoir besoin de retours constructifs, d’échanges, de challenge. Alors avec des amis, on se montre nos projets, on se donne des avis ou on brainstorme ensemble. Ces échanges sont précieux, ce sont des bulles d’énergie créative que je chéris.
Depuis janvier 2024, vous occupez le poste de Directrice de la Communication pour le Festival du film Justice et Droits Humains. Quelles sont vos missions concrètement, et qu’est-ce qui vous a amenée à relever ce nouveau défi ?
Le Festival présente chaque année des films engagés, suivis de débats et de tables rondes. Chaque édition explore une thématique différente : les droits de l’enfant, les droits des femmes, l’engagement, etc.
J’ai commencé à collaborer avec le Festival en tant que graphiste, et j’y suis impliquée depuis maintenant cinq ans. Deux avocats sont à l’origine de ce projet, dont l’un est mon père. Le Festival se tient chaque mois de septembre à Bordeaux, au cinéma Utopia, une salle d’art et d’essai. Pendant une semaine, un film est projeté chaque soir, suivi d’un débat. Le samedi, nous proposons un film d’animation engagé mais accessible à un jeune public.
En tant que Directrice de la Communication, je suis en charge de toute la stratégie de visibilité : création visuelle, communication, réseaux sociaux, affichage en ville et sur les trams, communication des partenaires, etc. C’est un engagement qui me tient à cœur, à la croisée de mes valeurs personnelles et de mes compétences professionnelles.
Quelles compétences acquises à Condé vous sont les plus utiles dans votre vie professionnelle ?
La création, bien sûr, mais surtout la capacité à défendre mes intentions graphiques. Faire de jolies choses ne suffit pas : il faut savoir justifier ses choix, les relier à un client, à un contexte et à une vision.
L’apprentissage du processus créatif dans sa globalité a été fondamental. Les périodes de workshop étaient particulièrement riches : on travaillait en groupe, on expérimentait énormément, on se confrontait à différents points de vue, on affinait notre regard. On questionnait notre rapport au sens, tout en développant notre singularité. Cela m’a permis de mieux comprendre mes valeurs en tant que designer.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de Condé qui hésitent entre agence, annonceur et freelance ?
Je leur conseillerais de tester, de multiplier les expériences. Les stages sont faits pour ça. Plus on explore, mieux on se connaît. Chaque modèle a ses avantages : l’agence pour l’émulation créative, l’annonceur pour la vision long terme et le freelance pour l’indépendance.
Ce sont des métiers de passion, il faut que ça reste un plaisir. Il est important de continuer à apprendre, à se former en permanence, à expérimenter… un peu comme à Condé : "test and learn".
Un grand MERCI Lou pour ce témoignage inspirant !

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