ALUMNI : À la rencontre de l'illustratrice Anne-Isabelle LUCAS

1. Peux-tu nous parler de ton parcours étudiant jusqu’à l’obtention du Bachelor ? 
Ma passion pour le design de mode m'a naturellement guidée vers des études dans ce domaine. Dès mon adolescence, j'étais captivée par le dessin de silhouettes féminines et de vêtements, ce qui m'a menée à effectuer un stage de styliste chez Saint-Laurent Maison de Couture en Seconde. En parallèle de mon baccalauréat, j'ai pris des cours du soir à ESMOD, où j'ai finalement poursuivi mes études supérieures. Je me suis spécialisée dans la Mode Enfant pour mon Bachelor, attirée par la création de motifs et d'illustrations.

2. Comment s’est poursuivi ton parcours après ton Bachelor ?
Après mon Bachelor, j'ai acquis une expérience concrète chez Feria Style, travaillant sur des motifs textiles et des illustrations pour des marques comme Super U. Ce fut une période de découverte, durant laquelle ma passion pour l'illustration s'est affirmée. Cela m'a incité à quitter mon poste pour suivre des études en illustration à l'École de Condé de Paris, où j'ai obtenu un Bachelor puis un Mastère, tout en bénéficiant du soutien indéfectible de mes parents. Mon objectif était d'affiner ma technique et de développer mon style graphique, en travaillant simultanément comme graphiste chez Cartes d'Art. Diplômée en 2023, je suis actuellement en résidence à l'École de Condé à Paris, poursuivant ma passion.

3. Qu’as-tu fait après l’obtention du diplôme ?
Après l'obtention de mon diplôme, j'ai entamé un parcours professionnel diversifié. J'ai choisi de travailler à mi-temps chez Cartes d'Art, où mes responsabilités s'étendent du design de packaging à la création de prototypes pour de nouveaux produits, tout en exerçant également en tant qu'illustratrice. Parallèlement, je me suis lancée dans des projets personnels passionnants, notamment un livre pour enfants avec les éditions Sarbacane, qui sortira le 2 avril. En outre, je travaille sur un projet de bande dessinée axé sur la psychologie pour Les Arènes. Ces opportunités ont émergé grâce aux rencontres professionnelles organisées par l'École de Condé, où j'ai eu l'occasion de présenter mon portfolio à divers éditeurs.

4. Comment est née l’idée de ton ouvrage « La box déstressée » ?
L'inspiration pour "La box déstressée" a germé durant ma 3^ème année de Bachelor, en pleine période de confinement. Étant de nature anxieuse depuis mon enfance, j'ai la chance d'être entourée par des amies qui travaillent dans le domaine de la psychologie. Mon objectif était de concevoir un coffret illustré offrant des outils et un soutien pour enrichir le quotidien des gens. L'idée m'est spécifiquement venue en constatant le manque d'attrait esthétique des fiches données par ma psychologue, couplé au tabou persistant autour de la consultation psychologique. En transformant cette aide en un coffret cadeau, je souhaitais démystifier l'accès à la psychologie et au développement personnel, le rendant plus abordable et attrayant. 

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5. Quels défis as-tu rencontrés lors de la création de cette box ? Comment les as-tu surmontés ? 
Relancer un projet déjà achevé depuis un an et demi et le réadapter avec une perspective plus mature représentait un véritable défi, bien que la maison d'édition fût prête à l'accepter tel quel. En outre, collaborer avec leur graphiste a parfois été difficile. J'ai eu du mal à accepter de déléguer certaines parties du travail, confrontée à nos divergences en matière de goûts graphiques. Cependant, nous avons réussi à surmonter ces différences et à collaborer efficacement pour aboutir à un produit final qui me satisfait pleinement.

6. Comment s’est passé la promotion ?
La promotion de l'ouvrage s'est exclusivement déroulée sur les réseaux sociaux, notamment via les comptes Instagram d'Hachette Pratique et le mien.

7. Combien de temps as-tu passé à la création de ce projet ?
La création de ce projet s'est étalée sur environ trois mois pendant ma troisième année de Bachelor, à laquelle s'est ajouté un mois supplémentaire de retravail pour peaufiner le concept.

8. Comment décrirais-tu ton style artistique ? 
Mon style artistique se caractérise par des formes arrondies et généreuses, offrant une sensation d'épure et de réconfort. Il est vibrant, coloré, et empreint de joie, avec une touche d'humour que j'efforce d'insuffler dans mes illustrations. Je porte une attention particulière à la mise en page, cherchant à valoriser mes dessins tout en y ajoutant une dimension graphique distinctive. Mon objectif est de diffuser un peu de bonheur à travers mes illustrations.

9. Quelles techniques et matériaux privilégies-tu dans la réalisation de tes créations ?
Pour la réalisation de mes illustrations, je privilégie l'utilisation de Procreate sur mon iPad, travaillant ainsi essentiellement en numérique.

10. Comment as-tu trouvé un éditeur pour cet ouvrage ?
Lors de ma première année de Mastère, j'ai eu l'opportunité de rencontrer Anne Le Meur, Directrice de projets éditoriaux chez Hachette Pratique, à l'occasion des Rencontres professionnelles organisées par l'École de Condé. Cet événement m'a permis de présenter le projet développé durant ma troisième année de Bachelor. Son intérêt pour une potentielle publication s'est concrétisé lorsqu'elle m'a recontacté quelques mois plus tard pour discuter plus avant de cette opportunité.

11. Comment s’est déroulé la collaboration avec la maison d’édition pour la publication ?
La collaboration avec la maison d'édition s'est globalement bien déroulée, bénéficiant d'une grande liberté dans la conduite de mon projet. Dès le début, ils m'ont fait confiance, malgré le fait que j'étais encore étudiante. Cependant, j'ai été quelque peu déçue par les aspects liés à la communication et à la promotion de l'ouvrage.

12. Quels sont les dessinateurs que tu admires ?
Jean Jullien est l'un des dessinateurs que j'admire pour sa capacité à véhiculer une idée forte dans chacune de ses illustrations. Aude Picault, avec ses bandes dessinées qui traitent de sujets tels que l'écologie, m'inspire aussi beaucoup par son style distinctif et son humour. Blexbolex, reconnu pour son utilisation de la sérigraphie, est un autre artiste qui a eu une influence sur moi. Mon expérience avec la sérigraphie à l'École de Condé a non seulement été enrichissante mais m'a également aidée à affiner et à définir mon propre style artistique.

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13. Quels sont tes futurs projets en tant qu’illustratrice ? 
Actuellement, je m'attèle à la finalisation d'un livre pour enfants prévu pour avril chez Sarbacane. Un autre ouvrage pour cette même maison d'édition est également en cours de réalisation pour l'année prochaine. Parallèlement, je travaille sur une bande dessinée pour Les Arènes et poursuis plusieurs projets d'illustration chez Cartes d'Art, incluant notamment la création de jeux Memory.

14. Est-ce difficile de trouver des missions ? Es-tu représentée par une agence ?
Trouver des missions peut être ardu, mais j'ai eu la chance de croiser les bonnes personnes au moment opportun, ce qui a certainement joué en ma faveur. Mon style semble en effet rencontrer les attentes actuelles, une affinité sans doute renforcée par mon expérience de deux ans dans un bureau de tendance, qui a affûté ma perception des courants artistiques. Bien que je ne sois pas représentée par une agence d'illustrateurs, je fais partie du collectif "Club Savate", qui regroupe quatre illustratrices issues du même Mastère que moi. Nous sommes actuellement en résidence à l'École de Condé de Paris jusqu'en janvier 2025, ce qui est une véritable aubaine. Cette collaboration nous offre un cadre moins isolé, propice à l'entraide, aux conseils et au partage de nos travaux. Nous avons également créé un compte Instagram pour exposer nos projets et renforcer notre visibilité.

15. Quelles compétences acquises lors de ton Mastère à l’École de Condé te semblent particulièrement utiles à présent ?
Cette formation à l’École de Condé a été un tournant, me permettant de me révéler en tant qu'illustratrice et d'affiner mon style graphique. Grâce aux conseils techniques de mes professeurs, notamment en ce qui concerne la composition des images, j'ai pu significativement progresser. Ils m'ont enseigné à renforcer l'impact visuel de mes créations, à jouer habilement avec la mise en page et à trouver le juste équilibre entre le travail graphique et l'illustration, des compétences essentielles qui enrichissent chaque jour ma pratique professionnelle.

16. Quels conseils donnerais-tu aux jeunes illustrateurs ou étudiants qui souhaitent s’épanouir dans le monde de l’illustration ?
Pour s'épanouir dans le monde de l’illustration, il est essentiel de faire preuve de patience et de persévérance, surtout lorsqu'il s'agit de trouver des missions. Accueillir l'échec comme une étape d'apprentissage et être ouvert aux critiques peut aider à progresser et à affiner son style. La passion est essentielle, tout comme la résilience face aux obstacles. Reconnaître qu'il est impossible de séduire tout le monde et chercher des retours auprès de professionnels reconnus pour leur sens graphique enrichira votre pratique.

✨ Un grand MERCI Anne-Isabelle ! Nous te souhaitons beaucoup de succès ! ✨

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