ALUMNI - Anaïs Prevost : Senior Interior Designer chez Morgan architects

Quelle a été votre formation ?
J'ai d'abord suivi un Bachelor en Design d’espace, puis j'ai poursuivi mon cursus avec un Mastère en Architecture intérieure et scénographie du luxe à Condé Paris, dont j’ai été diplômée en 2016.
Je souhaitais réaliser mon stage de fin d’année de Mastère à l’étranger. J’ai contacté une agence basée à Édimbourg, Four-by-Two. J’y ai travaillé pendant deux mois.
C’est une agence spécialisée en design d’intérieur et en design graphique, qui développe de nombreux projets dans le retail, la restauration, l’hôtellerie, ou encore les lieux publics…
Cela m’intéressait pour la diversité des projets, leur aspect assez premium, et le fait de ne pas être enfermée dans un seul domaine. Je voulais pouvoir toucher un peu à tout.
Après l’obtention de mon diplôme, ils m’ont proposé un poste.

Vous avez travaillé en tant qu’Interior Designer pour Four-by-Two à Edimbourg, au Royaume-Uni. Comment s’est passée cette expérience ? 
J’ai travaillé six ans dans cette agence. C’était très intense au début. Pendant les études, on réalise des projets très créatifs. Mais lorsqu’on entre dans le monde professionnel, on maîtrise la technique, mais on ne connaît pas encore vraiment le fonctionnement d’une entreprise.
Chez Four-by-Two, j’ai approfondi mes connaissances techniques. J’ai dû m’adapter aux standards, apprendre le vocabulaire professionnel approprié, dialoguer avec les entreprises et les maîtres d’œuvre. J’ai été en capacité de gérer toute la réalisation d’un projet.
Je fais du design, mais il y a toujours un concept, une réflexion derrière. C’est l’idée qui contribue à vendre un projet. J’ai notamment participé à la conception de deux hôtels Virgin.

En février 2023, vous intégrez 442 Design, en tant que Senior Interior Designer. Quelles étaient vos missions au quotidien ?
J’ai notamment contribué à ce que l’on appelle le Building Warrant. En quelques mots, le conseil municipal d’Édimbourg délivre une autorisation officielle pour pouvoir réaliser des travaux. Ils sont très rigoureux, et tout est minutieusement vérifié.
J’ai ainsi participé au projet du Royal Yacht Britannia. Pour y accéder, il faut traverser un centre commercial, et il s’agissait de réaménager une partie de ce centre vieillissant. L’idée était aussi de proposer une exposition et un magasin de souvenirs.

En tant qu’architecte d’intérieur, je travaillais sur la refonte de cet espace commercial. C’était un projet de grande ampleur. Le relationnel y tient un rôle capital : il faut avoir le sens du contact humain pour exercer ce type de métier. Il faut bien choisir la personne avec qui l’on va collaborer, notamment le maître d’œuvre. Il ne faut pas non plus hésiter à poser des questions aux experts. J’étais l’une des seules femmes, et sans doute la plus jeune sur ce projet, et j’y apportais ma vision du design. C’était une expérience enrichissante.

J’ai également travaillé sur de nombreux projets de stades – la spécialité de 442 étant le football – notamment pour Arsenal FC, Newcastle FC, Brighton FC ou encore Murrayfield Hospitality.


Vous travaillez à présent depuis peu chez Morgan Architects. Pouvez-vous nous parler de cette nouvelle expérience ?
Morgan Architects est une agence qui développe principalement des projets résidentiels, des appart’hôtels et des bureaux, dans un esprit plutôt luxueux. Leur volonté est de faire grandir le pôle design d’intérieur de l’agence, et j’y occupe le poste de Lead Senior Designer dans cette dynamique d’accompagnement à la croissance.

Pourquoi ce choix de travailler à Édimbourg ? 
Édimbourg a tous les avantages d’une capitale, sauf qu’on peut tout faire à pied. C’est une ville culturellement riche, avec de nombreux musées et salles de spectacle, et un style architectural édouardien très charmant. Il y a aussi la mer et des réserves naturelles tout autour. La communauté de designers y est relativement petite, ce qui rend le réseau local assez dynamique et accessible.
Dans tous les cas, je travaille sur des projets répartis dans toute la Grande-Bretagne, et aussi à l’international.

Avec le recul, quelles compétences acquises à Condé vous semblent les plus utiles dans votre vie professionnelle ?
À Condé, j’ai acquis une solide base technique, notamment en ce qui concerne les logiciels. Nous avons été bien formés à l’école.
En Mastère d’Architecture intérieure et scénographie du luxe, je trouvais très intéressant de mêler le design graphique et le travail de branding aux compétences en design d’espace.
C’est une vraie valeur ajoutée de pouvoir insuffler une identité à un projet de design d’intérieur, et je me rends compte que je suis à l’aise sur cette partie-là également.
J’ai donc développé une polyvalence certaine lors de ma formation.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de Condé qui aspirent à bientôt se confronter au monde du travail ?
Je leur conseillerais d’apprendre à bien choisir les personnes avec qui ils souhaiteront travailler. C’est important d’avoir un maître d’œuvre sur lequel on peut compter quoi qu’il arrive, et de s’entourer de personnes qui comprennent votre travail et l’ont déjà pratiqué.

Il faut continuer à se former tout au long de sa vie, quitte à suivre des cours du soir. J’en ai moi-même suivi en design produit, et j’ai aussi étudié le cinéma. Ce sont des expériences qui enrichissent.
J’ai, par exemple, un diplôme de mise en scène et d’acting. Cela m’apporte des soft skills précieuses, qui me servent également dans mon métier. Il ne faut pas avoir peur d’en faire trop.

Enfin, je pense qu’il est essentiel de voyager, de rester curieux, de s’ouvrir à ce qui se passe autour de soi — que ce soit dans le cinéma, la musique, la publicité, l’art, la photographie…
L’idée, c’est vraiment d’étoffer sa culture, car on a besoin de références dans ce milieu pour nourrir ses projets.

Un GRAND Merci Anaïs pour ce témoignage inspirant !