Pourriez-vous décrire votre parcours académique ?
J'ai suivi un BTS Design d'Espace à l'École de Condé de Nancy avant de rejoindre le Campus de Paris pour y poursuivre un Mastère Design Global en Recherche, Innovation et Développement, dont j'ai obtenu le diplôme en 2011.
Au cours des rencontres avec des professionnels organisées par l'École de Condé, j'ai rencontré l’agence WIP DESIGN qui nous a partagé ses projets dans le domaine du Retail Design. Cette rencontre a débouché sur un stage au sein de l’entreprise, confirmant ainsi ma volonté de me perfectionner dans ce domaine.
Ce que j'apprécie dans le Retail Design, c'est la variété des projets : on travaille à toutes les échelles, depuis les PLV jusqu'aux grands bâtiments. Il n'y a pas de place pour l'ennui. J'aime développer l'identité d'une marque, définir son « tone of voice », analyser son impact sur les consommateurs et l'aspect stratégique de la conception. C'est un champ d'action très large. J'ai rapidement réalisé que j'étais à l’aise dans la conceptualisation et le conseil.
« J'avais une meilleure valeur ajoutée en mode création de concept en war room qu'en réalisant des plans sur AutoCAD. »
J'ai donc débuté ma carrière professionnelle chez WIP Design. Par la suite, j'ai été contacté par un responsable RH du Groupe Unibail via LinkedIn, qui m'a proposé un poste de Designer. Ma mission consistait à concevoir les façades des magasins dans les centres commerciaux.
Toutefois, le concept me manquait ; étant en début de carrière, je me lassais rapidement. J'ai donc quitté l'entreprise pour entreprendre des missions en freelance pour Lonsdale Design, notamment.
Par la suite, j’ai été contacté par le recruteur de L’Oréal pour un remplacement de poste dans le secteur du Parfum. J’aimais le challenge de changer d’échelle. J’y occupais la fonction d’International Retail Designer.
« Quand on travaille la Marque, il faut savoir travailler sur tout type d’échelles et de produits »
J'ai contribué aux concepts de lancement pour des marques de parfums comme Cacharel, Diesel, Maison Margiela... Puis, après un an, Alexia Blanchard m'a approché pour une opportunité chez CHEIL : créer et diriger un pôle de Retail Design. J'ai relevé ce défi. À la fin de cette aventure, j'avais réuni une équipe de plusieurs designers mélangeant des CDI et des stagiaires. L’ambition de CHEIL était de devenir une agence de Branding Global.
Quelle est l’expérience professionnelle que vous avez le plus appréciée ?
Après avoir passé trois ans chez CHEIL, je suis tombé sur une annonce pour le groupe Hammerson sur LinkedIn qui correspondait à l’idée que je me faisais de mon futur poste.
Outre les réaménagements des sites en design, archi, et architecture d’intérieur, l’idée était aussi de concevoir des marques de toutes pièces tels que Iconik, Colab, District, le Comptoir, Square, avec pour but de les déployer dans nos centres. C'était du Design 360 et j’adorais occuper le rôle de Directeur de Création sur ces projets. J'ai œuvré dans cette entreprise pendant 4 ans avant de quitter le groupe car le groupe France a malheureusement dû fermer.
Pourriez-vous nous parler de votre récente arrivée au sein de l’entreprise Mercialys en tant que Global Brand Designer ?
La perspective d’avoir une vision globale, une stratégie d’entreprise et d’être au plus proche des sujets dits de « groupe » m’a toujours attiré. C’est pourquoi, lorsque l’opportunité de rejoindre Mercialys pour une création de poste s’est présentée, je l’ai saisie. Ce rôle est toujours axé sur le Design et les Centres Commerciaux comme chez HMSO, mais aussi sur les projets mixtes urbains qui relèvent plus de l’architecture et de l’urbanisme. Une nouvelle échelle de projets que je n’avais pas encore explorée. Ma mission, au sein du pôle de direction des Opérations, consiste donc à travailler la marque dans toutes ses dimensions.
Pourriez-vous nous parler de l’Orchestre parfum, pour lequel vous êtes co-fondateur depuis 2017 ?
Ce projet a été lancé par un ami et ancien collègue de L’Oréal. Nous travaillons avec les nez, responsables de l’élaboration des fragrances. J’ai pris en charge la création de l'identité de la marque et de son déploiement, que ce soit sur le site web, les points de vente ou l’architecture des espaces de vente. Le concept s’articule autour de la synesthésie, associant à chaque parfum sa propre musique créée par des artistes tels que Gauthier Capuçon, Popof, ou encore Edouard Ferlet... Ainsi en poussant l’expérience sensorielle à son paroxysme, nous amplifions les émotions ressenties.
Toutes nos fragrances musicales sont fabriquées en France, de manière éthique et sont 100% véganes. La marque est présente dans plus de 150 boutiques à travers 40 pays. Fort de nos 7 ans d’activités, nous nous continuons de connaître une très belle croissance malgré un contexte économique très complexe et sensible sur le marché.
Pour découvrir ce concept, c’est par ici !
Quelles compétences acquises à l’École de Condé vous semblent les plus utiles dans votre vie professionnelle ?
À l’École de Condé, j'ai appris à dessiner et à conceptualiser, des compétences indispensables pour communiquer efficacement mes idées dans ma profession. Les points culminants de mon passage à l'école ont été les soutenances de mon BTS et de mon Mastère. Je me sentais à l’aise face à un jury de professionnels pour discuter du travail accompli et des concepts développés. C’est grâce aux échanges avec d’autres Designers que l’on peut réellement faire progresser un concept.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de l’École de Condé qui vont bientôt se confronter au monde du travail ?
Pour embrasser une carrière dans le Retail Design, il est essentiel de ne pas craindre de passer d'un projet à un autre, quelle que soit l'échelle ou le type de produit. Vous pourriez tout aussi bien travailler sur des concepts pour des parfums, des automobiles, ou des boulangeries. Soyez ouverts aux différentes marques et produits, car les compétences sont transférables et il n'existe aucune limite.
Enfin, quelle vision avez-vous du rôle d’un Designer aujourd’hui ?
Un Designer se doit de répondre aux besoins et désirs des consommateurs.
Ces dernières années, le Retail Design a vu émerger une tendance vers un design plus soft et écoresponsable, ce qui peut sembler paradoxal car l’on crée quelque chose dont le monde n’avait pas besoin. Ce sont les marques qui portent en elles le changement.
Enfin, il ne faut pas oublier de remercier le client de s’être déplacé dans les magasins car notre rôle est de lui offrir une expérience qu’il ne peut pas vivre derrière son écran.
✨ Un grand MERCI Matthieu pour ce témoignage inspirant ! ✨
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