Quelle a été votre parcours académique ?
J'ai commencé par une année préparatoire en arts appliqués à l'Académie Charpentier. Ensuite, j'ai poursuivi avec un bachelor en Conservation et Restauration du Patrimoine à Condé, où je me suis spécialisé en céramique. Durant cette formation, j'ai eu la chance de réaliser des stages au Château de Chambord et au Château de Vincennes. Par la suite, j'ai intégré un cursus en cinq ans à l'École Bleue : école d’architecture intérieure et design.
Comment est née votre passion pour les miniatures ?
Ma première passion a toujours été l'architecture, particulièrement les styles anciens. Mon parcours atypique m’a permis de développer ma passion pour les miniatures et d’en faire un véritable travail de plasticien. Enfant, j'étais fasciné par le Moyen Âge et je construisais des bâtiments miniatures, des villages et des châteaux avec des matériaux simples. Déjà à cette époque, j’avais cette envie de mettre en valeur et de préserver le patrimoine à travers ces petites constructions. Plus tard, je me suis tourné vers le 17ᵉ et le 18ᵉ siècle, en approfondissant mes connaissances grâce à de nombreuses lectures. À travers mes miniatures, j'aime offrir aux spectateurs un véritable voyage dans le temps.
Sur quel type de projet avez-vous travaillé ?
J'ai eu l'opportunité de collaborer avec le groupe LVMH pour les vitrines de Noël des boutiques parisiennes de la marque de parfum Francis Kurkdjian. J’ai également recréé un salon du Château de Sceaux. Mon travail se concentre principalement sur des manoirs et des hôtels particuliers, où je réalise aussi bien des scènes intérieures que des extérieurs, bien que l'architecture extérieure reste ma préférée. Un autre projet marquant a été la reproduction d’une grande demeure familiale à La Haye pour une famille princière des Pays-Bas, souhaitant préserver une trace de leur patrimoine familial.
S’agit-il de votre activité professionnelle ou d’un loisir ?
Grâce à la richesse de mon parcours, j'ai pu transformer ma passion des miniatures en une véritable activité professionnelle. Je crée mes propres architectures tout en répondant à des commandes. En parallèle, je travaille également en tant qu’architecte d'intérieur, réalisant des rénovations d'appartements ou des vitrines. Ce qui me plaît, c’est de concilier l’aspect artistique avec le sérieux et le respect de l’architecture et du patrimoine culturel.
Comment procédez-vous pour fabriquer ces répliques ?
Je commence par tracer les plans et élévations, comme pour un projet d’architecture grandeur nature. La méthode est la même, que ce soit pour une miniature ou un bâtiment réel. Je découpe les grandes lignes de la façade dans le bois, puis je crée les portes et fenêtres, et je réalise des modelages et moulages pour les éléments sculptés. Après, il y a la mise en peinture, qui donne vie à la miniature. Je travaille à l’échelle 1:12, suivant la tradition britannique des maisons de poupées, en respectant scrupuleusement les proportions. En miniature, on ne peut pas tricher : tout doit être parfait. La durée de réalisation varie selon la complexité du projet, surtout pour les scènes d’intérieur. Je ne fabrique pas les meubles moi-même, je les commande en Angleterre pour aménager mes intérieurs. Je n’inclus jamais de personnages pour ne pas figer la scène et laisser le spectateur s’imaginer dans celle-ci.
Vous créez également des bâtiments qui sortent de votre imagination. Comment trouvez-vous l’inspiration ?
Bien que je réalise des répliques de bâtiments existants, ce que je préfère, c’est concevoir l’architecture de mes propres créations. Je me plonge dans l'époque concernée, en respectant les styles et les codes architecturaux. Cela me permet d'imaginer des bâtiments que j'aurais aimé concevoir ou habiter à cette époque. Mon approche est similaire à l'art traditionnel de la maison de poupée anglaise.
Comment trouvez-vous de nouveaux projets ?
Je n’ai pas de site internet, mes projets viennent principalement par le bouche à oreille et via Instagram, où je publie mes créations. Je participe aussi à des expositions, notamment à Paris, Londres, New York, Milan et Taïwan. Parmi les pièces exposées, on retrouve des créations originales comme un manoir breton, un immeuble parisien, une maison du Marais et un hôtel particulier du 17ᵉ siècle. L’une de mes miniatures est actuellement exposée à Milan et partira ensuite à Taïwan. Lors de l'exposition à Paris, j'ai reçu des commandes pour l’année. J'ai également attiré l'attention d’un galeriste, ce qui a débouché sur une exposition collective avec d’autres miniaturistes, dont Hannah Levesque, qui crée des maquettes en papier, et Nicolas Pierre, qui se spécialise dans des bâtiments plus petits et dans le nord de Paris. Depuis toujours, je partage ma passion avec d’autres amateurs de miniatures.
Comment vos études à Condé Patrimoine influencent-elles votre travail sur les Miniatures ?
Mes études à l’École Bleue et à Condé Patrimoine ont nourri mes deux passions : l’architecture et la préservation du patrimoine, deux piliers essentiels dans mon travail de miniaturiste. J’y ai acquis une solide connaissance des styles, une rigueur académique, et des compétences techniques en peinture, modelage, ainsi qu’une grande patience. Cette formation m’a apporté une discipline artistique, des protocoles précis, et une maîtrise des outils de création. Elle m’a également appris à analyser et à penser l’histoire de l’art, des compétences indispensables pour donner vie à mes miniatures tout en respectant l’authenticité du patrimoine.
✨ Un grand MERCI Nicolas, pour ce témoignage très inspirant ! ✨
Pour découvrir son travail, c'est par ici !
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