ALUMNI : Nina Bompas - Créatrice costumière et styliste

Quelle a été votre formation ?
J'ai été diplômée d'un Bachelor en Design de mode à Condé Bordeaux en 2024.

Pourriez-vous nous parler de la création de votre collection capsule lors du défilé LAIRA ?
Ce défilé, organisé de manière hybride, réunissait la mode et le monde du spectacle, notamment la danse. Il possédait une dimension très théâtrale, les modèles interprétant les vêtements qu’ils portaient.

Ma collection qui a ouvert le défilé, s’inspirait de l’univers du costume de scène, plus particulièrement musical. J’ai souhaité représenter trois actes : le théâtre, la danse et la musique, en accordant une attention particulière à la lumière et à la mise en scène. Le fil conducteur de mon travail réside dans l’attrait pour le souvenir, dans ces objets tangibles que l’on conserve avec nostalgie. Le vêtement devient ainsi un marqueur temporel.

Avez-vous toujours souhaité exercer ce métier de styliste dans l’univers des costumes de scène ?
Oui, j’ai toujours ressenti un attrait pour la scène. J’ai pratiqué le flamenco pendant quatorze ans, évoluant dans cet univers où enfiler un costume, incarner un personnage et offrir une représentation scénique faisaient partie de l’expérience. J’ai également baigné très jeune dans la musique, grâce à la passion de mon père.


Vous avez créé les costumes de différentes pièces de théâtre, qu’est-ce qui vous plaît dans ce milieu ?
Ce sont des costumes qui doivent avoir un fort impact visuel, ils doivent raconter une histoire. Il y a beaucoup d’originalité dans la création, c’est presque un défouloir. 

Vous êtes aujourd’hui costumière en chef pour le théâtre d’art « Au cœur de l’Aquitaine », pourriez-vous nous décrire vos missions ? 
Je travaille avec la metteuse en scène, Pauline Dragon. Elle crée des pièces de théâtre franco-allemandes, réunissant une douzaine de comédiens sur scène. Je suis responsable de la direction artistique de tous les costumes. J’ai commencé en tant que stagiaire lorsque j’étais étudiante à Condé, et je suis désormais costumière en chef. J’ai notamment réalisé 43 tenues en deux semaines, toutes sur mesure. Je m’occupe à la fois des croquis, de l’achat des matériaux et de la couture. 

Quel est le projet le plus marquant sur lequel vous avez été amenée à travailler ?
Je citerai le plastron réalisé sur mesure pour Pierre de Maere pour sa première représentation au Zénith : on s’entend vraiment bien, humainement et artistiquement. Cette pièce nous correspond à tous les deux à 100%. Elle lui est aussi chère qu’à moi. Et puis, c’est mon premier gros projet, il a donc une saveur toute particulière pour moi. J’ai travaillé huit jours sur cette pièce, dont trois consacrés à définir ensemble le design souhaité. Ce fut intense, mais une expérience extraordinaire.

Pourriez-vous nous parler de quelques-unes de vos collaborations ou projets récents ? 
Laury Thilleman, l’ancienne Miss France, aujourd’hui animatrice de télévision, a fait appel à moi pour porter l’une de mes pièces lors du défilé Etam, auquel elle assistait en tant que spectatrice. J’ai également eu l’opportunité de concevoir des tenues pour les artistes Tuerie et Cosmo, qui se produisaient à Bercy.

Quelles compétences acquises à Condé vous semblent les plus utiles dans votre vie professionnelle ?
J’y ai appris le modélisme de façon très approfondie : le patronage, le travail vêtement à plat, le processus de création et de réflexion qui accompagne la conception d’un projet, d’une tenue.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de Condé qui aspirent à travailler dans le domaine de la Mode ? 
Je leur conseillerais de croire en eux, en leurs idées, sans écouter tout le monde. C’est important de s’entourer des bonnes personnes, de celles qui nous comprennent, nous soutiennent et nous tirent vers le haut. Enfin, la curiosité, le goût du voyage et l’ouverture d’esprit sont, à mes yeux, des qualités essentielles.  

Pour finir, avez-vous des projets en cours ?
Je prépare un shooting photo avec l’auteur-compositeur-interprète Pierre de Maere, ainsi qu’un costume pour une artiste qui se produira en janvier.

Un GRAND merci Nina pour ce témoignage très inspirant !