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ALUMNI : Samantha KERDINE - Directrice Artistique et artiste

ALUMNI

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31/01/2025

Quelle a été votre formation ?
J’ai effectué un Bachelor design graphique, puis j’ai poursuivi mes études avec un Mastère Design Global en recherche, innovation et développement à Condé Paris, dont je suis sortie diplômée en 2011.  


Pouvez-vous nous parler de votre première expérience professionnelle en tant que DA au sein de l’agence Les Bons Faiseurs ? 
Lors de mon Mastère, j’ai effectué un stage de sept mois au sein de l’agence Les Bons Faiseurs, une petite structure dont les projets me correspondaient particulièrement. À l’issue de ce stage, j’ai été embauchée en CDI et j'y suis restée cinq ans. Je travaillais principalement sur des projets d’activation de marque : il s’agissait de faire vivre les marques toute l’année autour de différents temps forts. Nos clients étaient des commerces de bouche et de proximité, tels que Nicolas ou Banette. C’était un environnement stimulant, avec de nombreuses innovations. Au fil du temps, j’ai voulu développer davantage mes compétences dans le digital et évoluer professionnellement. C’est ainsi que j’ai décidé de me lancer dans l’entrepreneuriat.


En 2015, vous décidez de vous lancez à votre compte. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Au moment de me lancer, je disposais d’un client fixe, ce qui me rassurait et me procurait une certaine sécurité. J’ai alors contacté un collectif de DA issus de Condé pour intégrer leur bureau. Travailler avec ce collectif m’a beaucoup aidée en tant que freelance, que ce soit pour la méthodologie, la relation avec les clients ou la gestion des budgets. Nous avons tous appris les uns des autres. Dès le départ, j’ai également fait appel à une comptable pour me guider sur cet aspect essentiel de l’activité.


Sur quel type de projets travaillez-vous ?
Je travaille notamment pour des marques qui souhaitent un rebranding complet, et j’ai aussi eu l’occasion de venir en renfort auprès d’agences. Récemment, j'ai accompagné une jeune agence dans le branding d'un événement pour une marque de luxe : de la décoration à la sélection d’un fournisseur vintage, en passant par tout l’aspect visuel. Je m’occupe également de la communication d’une association, FabPeda, qui est devenue un client récurrent.


En parallèle, vous animez un atelier de céramique à Paris. Pouvez-vous nous parler de ce projet ?
Je pratique la céramique dans mon propre atelier à Paris, et j'y donne également des cours tous les mardis soir et un week-end par mois. Tout en transmettant mon savoir-faire, je crée de véritables liens, parfois amicaux, parfois professionnels, avec mes élèves. C'est aussi l'occasion de ne pas rester isolée dans ma pratique. De plus en plus, je remarque que ce qui est apprécié dans mon travail est mon écriture personnelle et sincère. Cela me pousse à fusionner mes deux profils, celui d'artiste et celui de DA pour répondre à des projets plus ambitieux.


Comment réussissez-vous à jongler entre ces deux activités ?
Mon rythme change régulièrement. Actuellement, je consacre une journée par semaine à mon activité de directrice artistique, et je passe le reste du temps dans mon atelier à produire pour les marques avec lesquelles je collabore. Avant la pandémie, c’était l’inverse. J’adapte mon emploi du temps en fonction des demandes.


Pourriez-vous nous parler du projet que vous avez mené pour la marque de champagne Perrier-Jouët ?
Je suis fière d’avoir participé à la conception de l’expérience visuelle La parenthèse Belle Époque, initiée par l’agence créative Canon, à la suite d’un appel d’offres que nous avons remporté. J’ai eu l’opportunité de créer toute l’identité visuelle du lieu et de collaborer avec des profils créatifs incroyables, comme Mushroom Studio, chineuse professionnelle, et Marion Livran, qui a réalisé de magnifiques peintures sur miroir. J’ai également conçu une stèle en bas-relief pour mettre en valeur le jéroboam de champagne Perrier-Jouët. Cette expérience m’a permis d’exprimer pleinement mon profil pluridisciplinaire et de repousser mes limites créatives, en mobilisant à la fois mes compétences de directrice artistique et de céramiste. Ma stèle a même été intégrée à la collection permanente de la marque.


Quelles compétences acquises à Condé vous semblent les plus utiles dans votre vie professionnelle ?
Je citerais tout d’abord le travail collaboratif, que j’ai adoré expérimenter en Mastère et que j’ai retrouvé par la suite en agence. Nous fonctionnions comme une micro-agence, mêlant différents corps de métier, ce qui a façonné ma vision d’un projet global et nourri mon envie de travailler avec des profils complémentaires au mien. J’ai donc appris à travailler en groupe et à livrer un projet dans des délais très courts, comme l’exige le monde professionnel. L’exigence et la quête de qualité font aussi partie des enseignements essentiels, notamment l’importance de toujours insuffler une touche singulière à son travail. À Condé, il y a une forte dimension artistique, beaucoup de pratique manuelle et d’expérimentation. L’école accorde une grande place à l’exploration de différentes techniques, nous encourageant à affirmer notre singularité.


Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de Condé qui aspirent à se lancer en tant que freelance ?
Je conseillerais de ne pas se lancer immédiatement en freelance à la sortie des études. Travailler en agence est assez formateur : on y acquiert de la rigueur, la maîtrise des logiciels et l’expérience du travail en équipe pour livrer des fichiers techniquement irréprochables. Au sein d’une entreprise, on peut apprendre, évoluer au contact d’autres créatifs et être soutenu dans le cadre de formations. Je pense qu’il peut être intéressant de se forger d’abord une solide expérience professionnelle pour se lancer ensuite plus sereinement.

Par ailleurs, lorsque l’on dispose du statut d’artiste-auteur et que l’on est affilié à la Maison des Artistes, il ne faut pas oublier que l’AFDAS propose une enveloppe annuelle de 5 000 euros pour financer des formations. Continuer à se former tout au long de sa carrière me semble essentiel.

Enfin, il ne faut pas hésiter à faire appel à son réseau ou à solliciter de l’aide quand on en ressent le besoin.


Un grand MERCI Samantha pour ce témoignage inspirant !

Pour découvrir son univers, c’est par ici !

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