ALUMNI : Élodie Pierrat - Photographe d’archives et de collections à la BnF

Quelle a été votre formation ?
J’ai obtenu un Bachelor en Photographie et Images animées à Condé Nancy en 2013. Après l’école, j’ai remporté le concours Bill Viola, ce qui m’a permis de projeter mon travail intitulé « Eau Précieuse » au Grand Palais. Par la suite, j’ai rencontré Vee Speers, une photographe de mode australienne qui m’a prise sous son aile et auprès de qui j’ai beaucoup appris à Arles. J’ai également été exposée à la galerie 55Bellechasse, à Paris, et mon exposition a voyagé en France comme à l’étranger.


Pourriez-vous nous parler de votre première expérience en tant que Photographe de Mode chez Vente Privée et Showroom Privée ?
Pendant cinq ans, j’ai travaillé pour Vente Privée, puis pour Showroom Privée, où je réalisais les campagnes publicitaires de leurs collections. J’étais chargée notamment de toutes les prises de vue en studio pour le service Prêt-à-porter Femme. Travailler pour un groupe multimarque était une expérience très enrichissante. Par la suite, j’ai été démarchée par la marque IKKS, que j’ai rejointe pour intégrer leur studio.


Vous avez donc travaillé pour les marques IKKS, puis GEMO. Quelles étaient vos missions ?
Chez IKKS, j’ai pu relever un nouveau défi : intégrer les codes et l’identité singulière de la marque. Je réalisais les prises de vue pour les lookbooks des différentes collections, ainsi que les packshots en studio. Mes photos alimentaient ensuite le site e-commerce de la marque. Par la suite, j’ai intégré le groupe ERAM, au sein de la marque GEMO. J’ai postulé pour ce poste afin de m’orienter davantage vers le prêt-à-porter enfant. Cette expérience m’a permis de réaliser des campagnes de shooting à l’étranger, notamment en Espagne et aux îles Canaries. J’avais une belle liberté créative, proposant des inspirations et des moodboards. L’équipe de production se composait d’un directeur artistique, d’une chargée de communication, d’un styliste, de deux assistants photo, d’un responsable de production, et de moi-même en tant que photographe de mode. J’y suis restée trois ans, et j’ai beaucoup apprécié la confiance qu’ils accordaient à leurs collaborateurs.

En 2022, vous devenez Responsable du Centenaire de la Naissance de Jacques Lusseyran. En quoi consistait ce travail ?
Je souhaitais m’orienter vers le milieu culturel, d’autant plus que mon mémoire de fin d’études à Condé portait déjà sur la thématique des camps de concentration. Durant près de deux ans, j’ai organisé une exposition consacrée au travail de l’écrivain résistant, Jacques Lusseyran, en gérant la scénographie, la gestion des collections, la logistique et le suivi des budgets. C’était une expérience très enrichissante. En parallèle, j’ai rejoint la BnF en 2023, où j’occupe le poste de photographe d’archives et de collections.


En 2023, vous rejoignez la BNF en tant que Photographe d’archives et de collections, comment avez-vous trouvé cette opportunité ? Et quelles sont vos missions ?
Mon rôle consiste à contribuer à la collecte, à la conservation, à l’enrichissement et à la diffusion du patrimoine national. Concrètement, je photographie des livres d’art, des manuscrits anciens, des cartes, des estampes ou encore des photographies historiques, afin de limiter la manipulation des œuvres originales. Ces documents sont ensuite librement consultables sur la bibliothèque numérique Gallica, ce qui soutient grandement le travail des chercheurs. J’aime l’idée d’être utile à mon pays, de participer à la préservation de notre patrimoine et de laisser une trace pour les générations futures.


Avec le recul, quelles compétences acquises à Condé vous semblent les plus utiles dans votre vie professionnelle ? 
À Condé, j’ai acquis toutes les compétences techniques en photographie. J’ai ainsi pu développer des bases très solides, notamment en gestion de la lumière, de l’éclairage et de la retouche. L’école offrait un bon équilibre entre théorie et pratique, et les professeurs, passionnés et experts dans leur domaine, se montraient également très accessibles et prêts à nous aider. J’ai beaucoup apprécié l’ambiance familiale et chaleureuse du campus de Nancy : on s’y sent bien, et cela donne envie de donner le meilleur de soi-même.


Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de Condé qui vont bientôt se confronter au monde du travail ?
Je leur conseillerais de ne pas s’imposer de barrières, d’être audacieux et de saisir les opportunités qui se présentent.

Un grand MERCI Élodie, pour ce témoignage inspirant !